Un chaussure se prélassait au soleil, dans un champ verdoyant. C'était un magnifique été.
Elle se prélassait? Elle était souvent visitée par des myriades d’amis : vers, asticots, et même des rats venaient lui rendre visite! C’était sa joie d’avoir tous ces petits visiteurs auprès d’elle!
Quand arriva l’hiver, l’attente se fit longue et ennuyeuse. Un jour, elle aperçut un corbeau qui passait par là :
-Hey, Le Corbeau!
-Qu’y a-t-il? On me parle?
-Oui, c’est moi, ici! Regarde à tes pieds!
-Ha oui, je te vois! Que me veux-tu?
-Dis-moi, pourquoi tous mes visiteurs ne viennent plus? J’avais eu des visites d’Asticots, de Fourmis, de Monsieur Rat, mais là, plus personne ne vient me voir! Pourrai-je un jour les revoir?
-Je ne crois pas.
À ces mots, la chaussure frissonna. Un visiteur aurait pu croire qu’elle bougeait à cause du vent, mais non, c’était réellement la chaussure qui frissonnait de solitude!
Elle ne put s’empêcher de poursuivre la conversation avec ce corbeau, un de ses si rares visiteurs par ce temps froids et glacial :
-Toi qui semble tout savoir, Corbeau, pourquoi n’aurai-je plus de visiteurs, même l’été revenu? Je croyais que c’était l’hiver qui avait fait fuir mes nouveaux petits amis, mes je vois que non, d’après ce que tu me dis!
-C’est qu’il n’y a plus de cadavre à dévorer.
Sur ce, le corbeau s’envola. La chaussure ne comprit pas trop cette phrase lugubre. Elle se sentait bien vivante, elle! Bon, c’est vrai, elle avait le cuir fendu, plein de trous. Mais elle était toujours là, dans ce champ!
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Scusez pour le nombre de lignes, j'ai un peu triché, volontairement!
Antqueen